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« Série de prédications sur le Père créateur qui prend soin de sa création : survol de tout l'ancien testament »

Genèse 1 à 2

Charles Nicolas

Culte du 3 septembre 2023

à la Chapelle (ERE LE VIGAN)

Prédication  

Pour regarder la vidéo de la prédication:

https://youtu.be/DTHbaBUML8o?si=GFf2jA-DI0Z5p8V2

 

Le Vigan, 2-3 septembre 2023 – Charles NICOLAS

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Amour et autorité, le rôle des pères
Prédic.
II. L’amour (1 Jn 4.19)
La notion d’autorité est généralement mal comprise. Comme elle implique un pouvoir,
elle est souvent perçue comme une domination inquiétante1. La Bible nous montre que
l’autorité peut être vécue dans l’Amour, comme un service, une vocation généreuse et
désirable2. La vie de Jésus est est la merveilleuse démonstration. Un enfant ne
s’épanouit que dans un cadre où l’amour et l’autorité, loin de s’opposer, se donnent la
main. Je crois que l’autorité juste manque autant que l’amour. Notre privilège est d’avoir
un Dieu en qui amour et autorité sont parfaitement accordés.
L’autorité est donc capitale. L’amour tout autant. L’un et l’autre ont leur origine en Dieu.
Je crois que l’amour est généralement plus mal compris encore que l’autorité. Je t’aime,
je te fais plein de bisous. J’aime tout le monde… Je crois que si nous pouvions voir avec
les yeux de Dieu à quel point l’Amour véritable est rare sur la terre, nous serions
épouvantés. Nous nous contentons généralement de verroterie ou de fausse monnaie.
Les conséquences sont évidemment considérables.
1. Commencer avec Dieu
Quel que soit le sujet qu’on aborde, on devrait toujours commencer avec Dieu3, comme
le fait Jésus avec le Notre Père.
Il y a beaucoup de doutes sur l’amour dans les coeurs. Tellement de déceptions, en
effet ! Et plus la société s’éloignera de Dieu, plus cela s’accentuera4. Comment le saiton
? Parce que L’AMOUR EST DE DIEU (1 Jn 4.7). Dans ce passage, Jean dit
littéralement que l’amour sort de Dieu (ex tou Theou) comme l’eau sort de la source. Sans
Dieu, pas d’amour. Cela paraît choquant, mais je crois que c’est vrai.
Voyez quel amour le Père nous a témoigné, dit Jean, pour que nous soyons appelés
enfants de Dieu. Nous avons connu l’amour en ce qu’il a donné sa vie pour nous (1 Jn 3.1,
16). Le verbe ‘connaître’ pourrait être traduit par découvrir, goûter, expérimenter. Ce
verset, s’il est juste, permet de penser que les incroyants ne connaissent pas l’amour5.
1 Une bonne partie de la pensée de gauche repose sur ce malentendu. Il est vrai que les abus n’ont pas manqué.
2 Quand Dieu commande à l’homme et à la femme de dominer la terre (Gn 1.28), ce n’est pas pour lui faire du mal !
3 Pierre Manent vient d’écrire un livre intitulé : Pascal et la proposition chrétienne (Grasset, oct. 2022). Il dit : Si Dieu
existe ou s’il n’existe pas, cela fait une énorme différence pour la vie humaine. Si c’est le cas, il faut bien y consacrer un peu
de temps. Or, c’est la question qu’il ne faut pas poser aujourd’hui…
4 Voir l’annexe 1. Amour et communion. Voir aussi la prophétie de Jésus en Mt 24.12.
5 Ils peuvent connaître la gentillesse, l’altruisme, la générosité, la compassion, le dévouement, mais l’amour n’est pas
seulement la somme de ces vertus. Voir l’annexe 2. Pas d’amour en dehors de la foi ?
L’amour véritable est de nature divine6. Il est saint comme Dieu. Paul dit que l’amour
de Dieu est versé dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné (Ro 5.5).
Dans cette affirmation, le ‘nous’ désigne les chrétiens : le coeur qui reçoit cet amour a été
purifié par le sang de Jésus. Il y a un lien direct entre l’amour et la croix ! Le repas du
Seigneur en est une démonstration.
2 . L’amour se reçoit d’abord
Ainsi, l’amour n’est pas le fruit d’une disposition humaine naturelle. L’amour n’est
pas une attirance, il n’est pas un sentiment ; et même s’il se traduit aussi en actes, il ne se
réduit pas à des actes7. Je pourrais distribuer tous mes biens pour la nourriture des
pauvres sans amour, écrit Paul (1 Co 13.3). Dans cette lettre, Paul parle de l’amour comme
d’une voie par excellence8 (1 Co 13.1), à la suite du chapitre sur les dons spirituels.
Premièrement, l’amour se reçoit, comme une grâce, totalement imméritée. Cette
réception a un double effet : elle brise, puis elle enrichit. Les deux. C’est ce qui fait le
chrétien. Nous le vivons quand nous prenons le repas du Seigneur. Dans un deuxième
temps, l’amour donne et se donne. L’amour n’est pas une prouesse. Pour le recevoir, il
faut douter d’y parvenir par soi-même. L’amour est la première manifestation du fruit de
l’Esprit (Ga 5.22), c’est-à-dire de la vie même de Dieu !
L’amour est donc un don de soi, de nature sacrificielle. Dieu a tellement aimé le
monde qu’il a donné son Fils (Jn 3.16). Nous avons connu l’amour en ce qu’il a donné sa
vie pour nous. Nous aussi nous devons donner notre vie pour les frères (1 Jn 3.16). Il n’y
a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis (Jn 15.13).
Cet amour, nous le devons premièrement à Dieu. C’est le premier commandement.
C’est la priorité absolue. Ensuite nous le devons à nos frères et soeurs dans la foi, à
cause du lien qui existe entre chacun d’eux et la personne de Jésus-Christ (Jn 13.1, 34-35 ;
1 Jn 4.19-5.2). S’il en est ainsi, alors cet amour débordera vers ceux que Dieu envoie.
3. L’homme garant de l’amour ?
Y a-t-il une différence entre les hommes et les femmes par rapport à l’amour. La réponse
est non et oui. En ce qui concerne le salut, il n’y a pas de différence, pas plus qu’entre les
riche et les pauvres, les Juifs et les Grecs, les maîtres et les serviteurs. Encore une fois,
le repas du Seigneur dit cela très clairement. C’est le même amour, porté par le même
Esprit, dans la même foi et avec la même espérance. Dans le commandement : Aimezvous
les uns les autres, il n’y a pas de différence entre les hommes et les femmes.
6 Quand Jésus dit à ses disciples : Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres (Jn 13.34), il ne dit
pas de l’imiter, ce serait de la morale. Il dit : De l’amour dont je vous ai aimés, aimez-vous maintenant les uns les autres.
L’amour dont nous devons nous aimer en tant que chrétiens, c’est l’amour même de Jésus pour nous (qui est d’abord
l’amour du Père pour Jésus). L’amour est authentiquement une expérience chrétienne.
7 Voir l’annexe 3. Pas en paroles seulement.
8 Le mot grec (uperbolê) a donné le mot hyperbole. La TOB traduit : Une voie infiniment supérieure.
Par contre, l’image du berger dans la Bible est toujours au masculin9. Si cela nous parle
de l’autorité, cela nous parle aussi de l’amour : Le bon berger donne sa vie pour ses
brebis (Jn 10.12)10.
Paul enseigne que la femme représente l’Eglise (hommes et femmes!) qui est aimée et
que l’homme représente Christ qui aime et donne sa vie. Ainsi, dans le couple,
l’homme est bel et bien garant de l’amour, comme Christ l’est dans l’ordre du salut : Il
nous a aimés le premier (1 Jn 4.19). C’est ainsi que les maris doivent aimer leur femme,
écrit Paul (Ep 5.28)11. Les femmes ne doivent-elles pas aimer leur mari ? La réponse est
oui (Ti 2.4), mais on comprend que c’est en retour de l’amour qu’elles reçoivent de lui,
normalement (cf. Ep 5.28), de même que l’Eglise aime son Seigneur pour avoir été aimée
premièrement12. Ce n’est pas parce que beaucoup d’hommes oublient cette vocation que
le principe cesse d’exister13.
Quand Paul écrit que le mari rende à la femme ce qu’il lui doit (1 Co 7.3), on doit penser à
l’amour qui se donne, jusqu’à la mort si nécessaire (Ep 5.25). Quand il écrit que la
femme agisse de même envers son mari, on doit penser à la soumission et au respect
(Ep 5.22, 33 ; 1 Pi 3.5)14.
Le couple ici est porteur d’une signification qui dépasse le cadre du couple, puisqu’il est
aussi question de Christ et de l’Eglise et, en un sens, de l’humanité et de Dieu15. Quand
Naomi dit à ses belles-filles : Peut-être Dieu vous donnera-t-il de trouver du repos dans
la maison d’un mari (Ruth 1.9), il est encore question du couple mais, au delà, du repos
auquel tout être humain aspire et que Dieu seul peut donner. Il est de la vocation des
hommes d’être porteurs de ce repos, notamment pour les femmes, de la part de Dieu.
Les femmes ne peuvent-elles pas l’apporter aussi ? Bien-sûr que oui, et heureusement
qu’elles le font. Mais les hommes en premier. C’est le mandat qu’ils ont reçu de Dieu.
9 Une seule occurrence au féminin, dans la Bible, s’agissant de Rachel (Gn 29.9).
10 Les sacrificateurs étaient tous des hommes dans l’Ancienne alliance, et les animaux sacrifiés étaient tous mâles.
11 Dans ce sens, Pierre commande aux maris d’user d’attention envers leurs épouses afin qu’il n’y ait pas d’obstacle aux
prières (1 Pi 3.7). Cela ressemble à la responsabilité qu’avaient les sacrificateurs en Israël.
12 La réciprocité est visible en cela que l’homme et la femme sont appelés l’un et l’autre à donner leur vie : l’homme dans le
registre du sacrifice, la femme dans le registre de la soumission. Mais là encore, il y a une différence.
13 On se souvient du livre de Ingrid Trobisch (Telos, 1976) : La joie d’être femme et le rôle de l’homme.
14 Voir le livre de E. Eggerichs : L’Amour et le Respect : l’amour auquel elle soupire tant, le respect dont il a
désespérément besoin (MMI, 2013). Il faut noter que ces commandements sont inconditionnels. Il n’est pas dit : si elle
est gentille, ou : s’il est sympa. Il n’est même pas dit : s’il (elle) est chrétien(ne). C’est dans ce même registre que Paul
écrit qu’il ne permet pas à la femme de prendre autorité sur l’homme (1 Tm 2.12). C’est comme si l’Eglise prenait
autorité sur Jésus-Christ.
15 Cela touche, par exemple, la relation avec les enfants. La Bible associe souvent le père et la mère (Honore ton père et
ta mère, etc.), mais elle fait du père le garant de l’éducation . Celui qui ne châtie pas son fils ne l’aime pas, mais celui
qui l’aime le corrigera de bonne heure (Pr 13.24). Nos pères nous corrigeaient pour un temps (Hé 12.10). C’est ce que
Dieu fait avec nous, et c’est une preuve de son amourD’instinct, la mère a un attachement plus grand pour ses enfants.
C’est une même chair, comme dit Paul (1 Th 2.7-8). Mais est-ce là la maturité de l’amour ? Sans doute pas. S’il est trop
fort, cet amour-là va étouffer l’enfant et générer des troubles. Le rôle du père est moins aisé à mettre en place, pour 3
raisons au moins : d’abord il n’a pas ce rapport immédiat qui lie l’enfant à sa mère ; ensuite il renvoie à l’autorité de Dieu,
à la verticalité, à la notion de devoir ; enfin, il doit peu à peu dissocier l’enfant de sa mère et viser sa maturité. Il y aurait
beaucoup à dire sur ce qu’on appelle l’éducation positive, sur le sentiment d’impunité, etc.
Annexes
1. Amour et communion
Ce qu’on peut dire, c’est que Dieu n’est pas seul ! C’est un Dieu d’amour et de communion. Quand
nous lisons (traduction Segond) l’expression : L’Eternel des armées, cela n’évoque pas des soldats, mais
la multitude des êtres célestes qui sont auprès de Dieu, qui le servent et l’adorent.
La prière de Jésus en Jean 17 va plus loin en évoquant une communion en Dieu, entre le Père, le Fils
et l’Esprit Saint. Puis, parlant de ceux qui croiraient en lui, Jésus dit : Qu’ils soient un comme toi, père,
tu es en moi, et comme je suis en toi (17.20-21).
C’est plus que ‘être avec’ ou ‘auprès de’. C’est plus que le fameux “vivre ensemble” qui relève plutôt de
la citoyenneté ou du social. Là, il s’agit d’une communion. En réalité, il y a trois niveaux de
communion : en Dieu même, entre Dieu et nous, et entre nous, comme disciples de Jésus. L’agent de
cette communion, c’est le Saint-Esprit.
Jean écrit : Notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. Nous vous annonçons ces
choses pour que vous soyez en communion avec nous, et pour que votre joie soit parfaite (1 Jn 1.3-4).
Nous pourrions presque nous arrêter là et dire que la question est réglée ! Ce n’est pas si simple, mais il
me semblait important de commencer comme nous l’avons fait, c’est-à-dire en commençant par Dieu.
Si l’homme est créé à l’image d’un Dieu de communion, il n’est pas étonnant que la solitude soit
souvent mal vécue. Déçus pour avoir trop attendu, beaucoup deviennent fatalistes, ou se contentent de
pis-aller : les apéritifs, les fêtes, le réseau associatif, l’humanitaire, etc. C’est bien, mais en tant que
chrétiens nous devons aller plus loin. Non pas faire plus, mais aller plus loin ; ou puiser plus profond,
plutôt.
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2. Pas d’amour en dehors de la foi ?
Il y a bien sûr, par la grâce de Dieu, des dispositions positives qui demeurent : la fidélité, la patience, la
bienveillance, le dévouement… ; et même ceux qui ne connaissent pas Dieu peuvent accomplir de
bonne choses. Méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, dit
Jésus (Mt 7.11. Cf. le juge inique en Mt 18.4-5).
Cependant, l’amour ne se réduit pas à des qualités ou à des prouesses. Si l’amour implique d’accomplir
des actes justes et bons, accomplir des actes justes et bons ne signifie pas qu’il y ait de l’amour (De la
même manière que si un chrétien lit la Bible et prie, lire la Bible et prier ne fait pas un chrétien). Paul le
dit de manière frappante : quelqu’un pourrait distribuer tous ses biens pour la nourriture des pauvres,
et même livrer sa vie pour être brûlé… sans amour (1 Co 13.3). Cela nous contraint à chercher la source
plus haut !
Nous nous contentons souvent de pâles (ou d’éblouissantes) imitations. Le 27 janvier dernier, dans une
émission sur le passage à la retraite, sur France Inter, le docteur Pascal Chaine, neurologue, a parlé de
l’activité professionnelle (mais aussi du bénévolat) comme d’une activité narcissique, c’est-à-dire
centrée sur soi.
Le général de Gaulle a dit : Il n’y a pas d’amitié entre les peuples, il n’y a que des intérêts. Il en est
souvent de même entre les personnes. Je pense aussi à un article sur les biches et les cerfs, qui évoque
la saison des amours… On ne sait plus de quoi on parle, généralement, et cela génère d’amères
déceptions.
3. Pas en paroles seulement
Nous avons connu (découvert, goûté) l’amour en ce qu’il a donné sa vie pour nous : nous aussi (en
conséquence) nous devons donner notre vie pour les frères. Si quelqu’un possède les biens du monde et
que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il
en lui ? Petits enfants, n’aimons pas en paroles seulement, mais en actions et avec vérité (1 Jn 3.16-18).
Il en est de l’amour comme de la paix : il ne suffit pas de dire : Paix ! Paix ! (Jr 6.14). Il y a une sorte de
vie chrétienne qui se contente de belles formules poétiques ou liturgiques16. C’est comme la glace à la
vanille : cela fait du bien sur le moment, mais…
L’apôtre Jacques développe cela : la vraie foi produit nécessairement des oeuvres qui sont appelées des
fruits ! Le premier fruit (de l’Esprit) c’est l’amour (cf. Ga 5.22).
Là aussi, on peut faire semblant… puisque nous lisons qu’il est possible de distribuer tous ses biens
pour la nourriture des pauvres, sans amour… (1 Co 13.3). C’est notre sujet : cela signifie que la solitude
persistera. Ce n’est donc pas économique !
Mais ce n’est pas théorique non plus. Dans la lettre aux Romains (12.12-13), nous lisons : Priez sans
cesse (communion avec Dieu), pourvoyez aux besoins des saints (communion fraternelle). Paul appelle
cela l’assistance destinée aux saints (2 Co 9.1). Il écrit : Non seulement cette assistance pourvoit aux
besoins des saints, mais elle est aussi une source de nombreuses actions de grâce envers Dieu (9.12).
Nous retrouvons les deux communions.
Le mot assistance est très concret. Il signifie apporter ce qui manque. Il peut s’appliquer à un très
grand nombre de situations dans l’église, notamment pour les personnes âgées, les personnes malades,
les personnes seules, les personnes démunies. Il y en a ! Seulement dans l’église ? Dans un premier
temps oui, car les saints , ce sont les chrétiens ! Mais pas seulement le dimanche ! Les maisons sont
sans aucun doute les lieux principaux pour vivre cette assistance. Si nous le vivons correctement, il y
aura nécessairement un témoignage, un débordement sur ceux qui sont au dehors. Si nous voulons
vivre cela d’emblée avec tout le monde, alors nous serons débordés plus que débordants, je le crains17.
Je crois que toute la vie chrétienne, toute la vie de l’Eglise, toute l’action pastorale et diaconale
peuvent se construire en préparation et en prolongement de la cène. Parmi les implications de la
cène, il y a l’assistance destinée aux saints (2 Co 9.1)18. Cela ne concerne-t-il que la nourriture ? Pas du
tout !
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16 Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes, écrit Aragon.
17 Il faut rappeler que l’amour véritable est indissociable de la foi et de l’espérance (1 Co 13.13). Comme elles deux,
l’amour est spirituel, tout autre chose que des sentiments seulement.
18 Il ne s’agit pas de vous exposer à la détresse pour soulager les autres, mais de suivre une règle d’ égalité : dans la
circonstance présente votre superflu pourvoira à leurs besoins (2 Co 8.13-14).
 

« Autorité, amour, le rôle des pères »

 

Charles Nicolas  

à la Chapelle (ERE LE VIGAN)

Enseignement du 2 septembre 2023

Pour regarder la vidéo de la prédication : 

https://youtu.be/-M2bMV0Hj24?si=MmmEi3IjjTukfuv6

 Le Vigan, 2-3 septembre 2023 – Charles NICOLAS
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Amour et autorité, le rôle des pères
De quoi parle-t-on ?
Je t’aime et je te fais plein de bisous. J’aime tout le monde. Mon directeur est un homme
autoritaire, il me fait peur…
Tout ce que l’homme touche, il le pervertit, y compris (et peut-être surtout) les réalités
les plus saintes. Si nous voulons entrer réellement dans notre sujet, il nous faut dépasser
les images habituellement attachées aux mots ‘amour’ et ‘autorité’1. Après, nous
tenterons de comprendre quelle est la vocation spécifique des pères (en nous rappelant
que tout homme porte une forme de responsabilité paternelle, même s’il n’a pas
d’enfant).
Pour notre réflexion, le point capital est que la racine ou la source de l’amour et de
l’autorité (les deux) sont en Dieu. Amour et autorité sont donc, l’un et l’autre, justes et
bons – et même nécessaires. Mais coupées de leur racine, ces deux réalités perdent une
grande partie de leur sens, elles sont dénaturées, jusqu’à devenir méconnaissables.
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I. L’autorité
Je commence par l’autorité car je pense que la question de l’amour est moins simple,
contrairement à ce qu’on pourrait croire. Une autre raison : le péché est moins un refus
de l’amour de Dieu qu’une rebellion contre son autorité2. On pourrait dire que
l’obstacle à l’amour de Dieu dans nos vies, c’est le refus de son autorité (l’inverse est
également vrai). C’est pourquoi, pour le chrétien, Jésus est Seigneur autant que Sauveur.
1. Nécessaire mais limitée
J’ai retenu cette phrase de Paul Valéry : Si l’Etat est fort il nous écrase ; s’il est faible
nous périssons. (Ne pourrait-on pas dire pareil des maris et des pères ?)
S’il est faible nous périssons, cela dit que l’exercice d’une autorité régulatrice et
protectrice est plus que souhaitable. Sinon, c’est la loi du plus fort (du pouvoir). Il faut
1 Beaucoup de croyants pensent que l’autorité serait l’apanage du Dieu de l’Ancien Testament, tandis que l’amour serait
celui du Dieu du Nouveau Testament. C’est la reprise d’une hérésie dualiste du IIe siècle que l’on doit à Marcion, un
chrétien influent de Rome. Cette pensée a encore été formulée à la fin du XXe siècle par l’écrivain catholique Jacques
Duquesne qui affirme : Dieu est amour, rien qu’amour. Mais pour lui, Dieu est un Dieu inachevé qui crée un monde
inachevé ; ce serait là l’explication de l’existence du mal…
2 Le récit de la Création fait appel à l’autorité de Dieu (Il dit et la chose existe. Ps 33.9), plus qu’à son amour.
une autorité qui place des limites. Les enfants en ont besoin pour trouver leur repos et
même pour construire leur personnalité. C’est une autorité pour un bien.
S’il est fort il nous écrase, cela signifie que cette autorité elle-même doit avoir sa limite,
sinon de bonne elle devient mauvaise, de protectrice elle devient menaçante.
Paul dit cela dans sa lettre aux Romains. Je lis : Que toute personne soit soumise aux
autorités supérieures, car il n’y a pas d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités
qui existent ont été instituées par Dieu (13.1). L’expression ‘aux autorités supérieures’
pourrait être traduite par : à toute autorité qui renvoie à une autorité au-dessus, ce qui
est une manière de dire que la soumission est requise pour tous, y compris – et en un
sens surtout – pour ceux qui exercent une autorité ! Cela est bien rendu par l’expression :
Seul maître à bord après Dieu !
C’est exactement ce que dit le centenier romain de Luc 7 : Moi qui suis soumis à des
supérieurs, je dis à mon serviteur fais ceci, et il le fait ; toi (qui est soumis à Celui qui
t’a envoyé), dis une parole et mon serviteur sera guéri (Lc 7.7-8). On se souvient que c’est
ce même centenier qui aimait la nation juive, qui se souciait de son serviteur malade et
qui ne se sentait pas digne d’aller jusqu’à Jésus ! On voit ici que l’autorité n’est en aucune
façon opposée à l’humilité, à la bienveillance, à la foi. Jésus a admiré l’intelligence
spirituelle du centenier. L’autorité ne s’impose pas : elle découle d’une soumission qui,
directement ou indirectement, renvoie à Dieu3.
C’est pourquoi, écrit Paul, celui qui résiste à l’autorité résiste à l’ordre que Dieu a
établi, et ceux qui résistent attireront une condamnation sur eux-mêmes (Ro 13.1-2).
2. L’autorité juste est garante d’un repos
Je crois que Paul parle d’une manière générale ici, c’est-à-dire pas seulement dans le
cadre de l’Eglise : tout le monde est concerné, même les incroyants. On peut dire que le
contexte est créationnel4 et cela comprend jusqu’aux lois qu’étudient les scientifiques.
Le Ps 119 l’exprime magnifiquement : De génération en génération ta fidélité subsiste.
Tu as fondé la terre et elle demeure ferme. C’est d’après tes lois que tout subsiste
aujourd’hui, car toutes choses te sont assujetties (119.90-91).
3 Les Evangiles témoignent d’une autorité semblable de la part de Jésus-Christ : Ils furent saisis d’une grande frayeur, et
ils se dirent les uns aux autres : Quel est donc celui-ci, à qui obéissent même le vent et la mer ? (Mc 4.41). Il commande
avec autorité même aux esprits impurs, et ils lui obéissent ! (Mc 1.27). Ce n’est pas parce que Jésus serait Dieu (il est
Dieu-fait-homme), mais parce qu’il parle et agit selon Dieu, et donc avec l’autorité de celui qui l’envoie. C’est le principe
capital de l’autorité déléguée.
4 La Bible ne confond ni ne sépare ces deux axes. Certes, ‘en Adam’ et ‘en Christ’ désignent deux réalités distinctes, mais
Jésus-Christ est Seigneur dans l’ordre de la Création et dans celui de la Rédemption (Co 1.16ss).
Il est intéressant de noter que le mot autorité peut désigner des personnes terrestres et des êtres célestes investis
d’autorité (Ep 6.12 ; Co 1.16). Certains s’interrogent sur les liens qui peuvent exister entre les autorités instituées sur la
terre et des autorités célestes, bonnes ou mauvaises, qui exerceraient au travers eux leur influence. Cf. Daniel 10.12-21.
Dans son commentaire sur Romains 13, Karl Barth fait remarquer que personne n’a à
redouter l’irruption d’un chaos général qui résulterait du fait que Dieu se retirerait ou
serait pris en défaut5.
L’autorité selon Dieu est nécessaire6 et même vitale. L’amour sans autorité ne répond pas
à toutes les situations. On peut dire que l’autorité juste manque autant que l’amour
dans les coeurs, dans les maisons et partout ailleurs. Les enfants ont besoin d’une autorité
juste pour trouver leur repos. Et pour les épouses, il y a cette promesse : Trouver du
repos dans la maison d’un mari (Ruth 1.9)7. Beaucoup d’épouses manquent de ce repos,
parfois par leur faute mais pas toujours.
De même, en Romains 13 nous remarquons que l’autorité (des magistrats) est donnée
pour que les méchants craignent et que ceux qui font le bien mènent une vie paisible et
tranquille (cf. 1Tm 2.1-2). Pour cela, le magistrat porte l’épée, c’est-à-dire qu’il est autorisé
à sévir s’il le faut. Mais c’est pour une cause juste (et pas pour se servir lui-même)8.
3. L’autorité parentale
Martin Luther dit : C’est Dieu qui lange l’enfant et lui donne la bouillie, mais il le fait
par les mains de la mère. Dans un style différent, Jean Calvin dit la même vérité : Dieu
met l’enfant dans les bras de la mère et dit : Prends soin de lui de ma part maintenant.
C’est le principe de délégation. La plupart des parents le vivent, même imparfaitement,
même sans le comprendre. D’autres le refusent, le transgressent plus ou moins
volontairement. Les conséquences sont alors très graves9.
Paul Tripp10 évoque sa rencontre avec une maman qui lui confie : J’ai un fils de 4 ans et
je n’arrive plus à le contrôler. Il écrit : Aucune question fondamentale en lien avec le
coeur de l’enfant n’a autant d’importance que la question de l’autorité. Vos enfants
doivent apprendre très tôt qu’ils sont nés dans un monde d’autorité, et que ce n’est pas
eux qui la détiennent. Le péché nous pousse à croire que nous pouvons édicter nos
propres règles, à vouloir faire ce que nous voulons, quand nous le voulons et comme
5 Remarquez ce phénomène actuel qu’on appelle l’éco-anxiété : cela ne résulte pas tant du fait que le climat serait déréglé
que de l’affirmation répétée que tout ne dépend que de nous : personne ne tient quoi que ce soit dans ses mains, surtout
pas Dieu… La seule autorité est celle des experts qui tâtonnent et se contredisent.
6 Le mot grec (exousia) indique une capacité de décider et d’agir qui ne peut être arrêtée par aucune opposition. Car il dit,
et la chose arrive ; il ordonne, et elle existe (Ps 33.9). Ainsi, si l’autorité de Dieu est contestée (et elle l’est), elle n’est
pas pour autant amoindrie, prise en défaut. Dieu permet, jusqu’à un certain point, mais en définitive c’est le dessein de
Dieu qui s’accomplit (Pr 19.21). Les rois de la terre se sont soulevés et les princes se sont ligués contre le Seigneur et
contre son Oint, dit Pierre (citant le Ps 2), mais c’est pour faire ce que ta main et ton conseil avaient arrêté d’avance (Ac
4.25-28. Cf. Ps 102.16).
7 Cf. Le livre de Ingrid Trobisch : La joie d’être femme et le rôle de l’homme (Telos, 1976). Voir l’annexe 1.
8 Voir les paroles de Jean-Baptiste aux soldats qui l’interrogent, en Lc 3.14. C’est ainsi qu’en 1988 les Forces armées des
Nations unies ont reçu le prix Nobel pour 60 ans de maintien de la paix. Une autorité injuste… perd de son autorité.
9 Il existe un petit livre intitulé : Ados en vrille, mères en vrac. L’auteur, Xavier Pommereau, est psychiatre du Pôle
aquitain des adolescents au CHU de Bordeaux. Il cite une adolescente : Les ados partent en gerbe, les mères ramassent,
les pères détalent…
10 Etre parents (BLF éditions, 2018)
nous le voulons, car le péché nous place au centre de notre propre univers – ce qui est
normalement la place de Dieu. Chaque enfant, depuis la chute d’Adam et Eve, résiste
naturellement à l’autorité. Chaque enfant est prisonnier d’une addiction à l’autogouvernance.
C’est pourquoi l’autorité que les parents exercent doit être celle de Dieu, et pas la leur
propre, dictée par leur humeur du moment11. Autrement dit, chaque fois que vous exercez
l’autorité dans la vie de vos enfants, il faut qu’elle soit une belle image de l’autorité de
Dieu, dit Paul Tripp ; ancrer très tôt votre autorité dans les petites choses, c’est faire un
travail centré sur l’Evangile. C’est alors que l’enfant pourra comprendre que se
soumettre à une autorité juste et bienveillante est un des secrets d’une vie heureuse.
Quelle image de l’autorité nos enfants ont-ils en nous voyant exercer la nôtre12 ?
4. Tout le monde est concerné
La Bible propose plusieurs figures d’autorité : celle du sacrificateur, celle du roi, celle du
magistrat, celle de l’officier, celle du berger, celle du Christ, celle du mari, celle des
parents… Il s’agit, chaque fois, d’autorités déléguées. Après sa résurrection, Jésus dira :
Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre (Mt 20.18). C’est le fondement de
notre salut et de notre espérance13. Sans cela, nous pourrions trembler.
Quand Pilate dit à Jésus : Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te faire condamner ou de
te relâcher, Jésus lui répond : Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir s’il ne t’avait été donné
d’en haut (Jn 19.11). Pilate l’avait oublié. Cela signifie que tout le monde est concerné,
même s’il l’oublie, car nous avons tous et toutes reçu une part d’autorité14, en fonction de
nos lieux de service15.
Souvent, nous considérons que l’autorité est une question de caractère. Mais ce n’est
pas là la bonne légitimité. L’autorité est liée au mandat que Dieu me confie : dans
quel domaine16, pour faire quoi, et jusqu’où ?
11 Quand j’étais jeune papa, un missionnaire de passage m’avait dit : Il faut que le coeur de l’enfant soit brisé. La
formulation était un peu choquante, mais c’est assez exactement le sens du commandement de Paul : Enfants, obéissez à
vos parents selon le Seigneur car cela est juste (Ep 6.1). C’est une autre manière d’exprimer le chemin de la croix que
Jésus a suivi et qu’il nous demande de suivre après lui. Et pour cela, Paul dit : Père, n’irritez pas vos enfants mais élevezles
en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur (6.4). Autrement dit, en se soumettant à ses parents, c’est à
Dieu que l’enfant se soumet. En leur résistant, c’est à Dieu qu’ils résistent. Je me souviens l’avoir dit en ces termes à
mes enfants quand ils étaient petits.
12 Paul Tripp ajoute : Confesser, à propos de l’autorité, que nous ressemblons davantage à nos enfants que nous ne
différons d’eux, c’est aussi faire un travail centré sur l’Evangile.
13 Satan a aussi reçu une autorité de la part de Dieu. Le fait qu’il en fasse un mauvais usage (il sera jugé pour cela) n’abolit
pas le fait qu’il a et qu’il est une autorité. Jude parle d’hommes qui démontrent leur folie en ce qu’ils méprisent les
autorités. Il dit : Or, l’archange Michel, lorsqu’il contestait avec le diable, n’osa pas porter contre lui un regard
injurieux, mais il dit : Que le Seigneur te réprime ! (Jude 9) ; c’est-à-dire qu’il fait appel à une autorité plus grande.
14 Le péché se couche à ta porte, mais toi domine sur lui ! (Gn 4.7). Cf. Jc 4.7
15 Le cas de Pilate montre que le fait d’avoir reçu une autorité “de la part de Dieu” n’implique pas automatiquement qu’elle
sera exercée d’une manière juste. Chacun rendra compte de la manière avec laquelle il a servi.
Par exemple, François est marié et père de famille. Il est aussi professeur des écoles et
membre du conseil de son église. Cela fait déjà 4 sphères de responsabilités distinctes,
chacune avec une autorité particulière à exercer. Chaque fois, cette autorité est portée
par son vécu en tant que personne (est-il sincère, fidèle, intègre ?) et par le mandat lié
à sa fonction (en tant que mari, père, enseignant et conseiller, est-il à sa place, est-il
soumis à qui il doit l’être, est-il compétent, est-il rigoureux, est-il désintéressé et
généreux ?)17 L’autorité s’exerce dans de bonnes conditions quand ces deux supports (le
vécu et la fonction) sont accordés.
__________________
Annexes
1. Le mariage est un don excellent
Martin Luther
(…) Aussi les anciens avaient-ils joliment raison de faire ainsi la leçon à leurs enfants : Ma chère
fille, comporte-toi envers ton mari de telle sorte qu’il soit rempli de joie quand, sur le chemin du retour,
il apercevra le faîte de la maison. Et si le mari vit et se conduit avec sa femme de telle sorte qu’elle a
chagrin à le voir partir et qu’elle est en liesse quand il rentre, alors tout est pour le mieux
(Propos de table)
_____________
2. L’obligation de diriger sa famille
Le Dr James Dobson dit que le plus grand besoin en Amérique est le rétablissement du leadership du
mari dans son foyer : Un homme chrétien a l’obligation de diriger sa famille au meilleur de ses
capacités. […] Si sa famille a acheté trop de choses à crédit, ultimement la crise financière est de sa
faute. Si la famille ne lit jamais la Bible ou va rarement à l’Église le dimanche, Dieu tient l’homme
responsable. Si les enfants sont irrespectueux et désobéissants, la responsabilité première relève du
père et non de sa femme. […] À mon avis, le plus grand besoin en Amérique est que les maris se
mettent à diriger leurs familles plutôt que d’investir toutes leurs ressources physiques et émotives dans
le seul but d’acquérir de l’argent.
__________
[Le professeur Alain Nisus ajoute cette proposition intéressante : En matière d’autorité, il faut
constamment chercher une articulation fine et harmonieuse entre “un seul”, “quelques-uns” et “tous”18.]
16 Luther va loin en disant que toute vocation humaine (le boulanger, l’instituteur, le médecin, etc.) relève de ce mandat
que Dieu, dans sa bonté, confie aux hommes et aux femmes, croyants et incroyants. La maman fidèle n’est – en un sens
– qu’un instrument entre les mains de Dieu. Quelle humilité ! Mais quel honneur aussi, et quelle force ! Qui pourrait
l’arrêter ? Qui pourrait la corrompre ? Cela nourrit la dépendance, la confiance, l’esprit de service, l’esprit de mesure, la
détermination, la persévérance.
17 Les putchistes à Niamey ont commandé à l’ambassdeur de France de rentrer dans son pays (fin août 2023). Le
gouvernement français a répondu que les putchistes n’avaient pas l’autorité pour exiger cela.
18 Dictionnaire de Théologie pratique, Excelsis 2021, article Autorité.

 

Charles Nicolas  

à la Chapelle (ERE LE VIGAN)

Prédication du 3 septembre 2023

Pour regarder la vidéo de la prédication : https://youtu.be/DTHbaBUML8o?si=GFf2jA-DI0Z5p8V2

 
 
Le Vigan, 2-3 septembre 2023 – Charles NICOLAS
_______
Amour et autorité, le rôle des pères
Prédication .
II. L’amour (1 Jn 4.19)
La notion d’autorité est généralement mal comprise. Comme elle implique un pouvoir,
elle est souvent perçue comme une domination inquiétante1. La Bible nous montre que
l’autorité peut être vécue dans l’Amour, comme un service, une vocation généreuse et
désirable2. La vie de Jésus est est la merveilleuse démonstration. Un enfant ne
s’épanouit que dans un cadre où l’amour et l’autorité, loin de s’opposer, se donnent la
main. Je crois que l’autorité juste manque autant que l’amour. Notre privilège est d’avoir
un Dieu en qui amour et autorité sont parfaitement accordés.
L’autorité est donc capitale. L’amour tout autant. L’un et l’autre ont leur origine en Dieu.
Je crois que l’amour est généralement plus mal compris encore que l’autorité. Je t’aime,
je te fais plein de bisous. J’aime tout le monde… Je crois que si nous pouvions voir avec
les yeux de Dieu à quel point l’Amour véritable est rare sur la terre, nous serions
épouvantés. Nous nous contentons généralement de verroterie ou de fausse monnaie.
Les conséquences sont évidemment considérables.
1. Commencer avec Dieu
Quel que soit le sujet qu’on aborde, on devrait toujours commencer avec Dieu3, comme
le fait Jésus avec le Notre Père.
Il y a beaucoup de doutes sur l’amour dans les coeurs. Tellement de déceptions, en
effet ! Et plus la société s’éloignera de Dieu, plus cela s’accentuera4. Comment le saiton
? Parce que L’AMOUR EST DE DIEU (1 Jn 4.7). Dans ce passage, Jean dit
littéralement que l’amour sort de Dieu (ex tou Theou) comme l’eau sort de la source. Sans
Dieu, pas d’amour. Cela paraît choquant, mais je crois que c’est vrai.
Voyez quel amour le Père nous a témoigné, dit Jean, pour que nous soyons appelés
enfants de Dieu. Nous avons connu l’amour en ce qu’il a donné sa vie pour nous (1 Jn 3.1,
16). Le verbe ‘connaître’ pourrait être traduit par découvrir, goûter, expérimenter. Ce
verset, s’il est juste, permet de penser que les incroyants ne connaissent pas l’amour5.
1 Une bonne partie de la pensée de gauche repose sur ce malentendu. Il est vrai que les abus n’ont pas manqué.
2 Quand Dieu commande à l’homme et à la femme de dominer la terre (Gn 1.28), ce n’est pas pour lui faire du mal !
3 Pierre Manent vient d’écrire un livre intitulé : Pascal et la proposition chrétienne (Grasset, oct. 2022). Il dit : Si Dieu
existe ou s’il n’existe pas, cela fait une énorme différence pour la vie humaine. Si c’est le cas, il faut bien y consacrer un peu
de temps. Or, c’est la question qu’il ne faut pas poser aujourd’hui…
4 Voir l’annexe 1. Amour et communion. Voir aussi la prophétie de Jésus en Mt 24.12.
5 Ils peuvent connaître la gentillesse, l’altruisme, la générosité, la compassion, le dévouement, mais l’amour n’est pas
seulement la somme de ces vertus. Voir l’annexe 2. Pas d’amour en dehors de la foi ?
L’amour véritable est de nature divine6. Il est saint comme Dieu. Paul dit que l’amour
de Dieu est versé dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné (Ro 5.5).
Dans cette affirmation, le ‘nous’ désigne les chrétiens : le coeur qui reçoit cet amour a été
purifié par le sang de Jésus. Il y a un lien direct entre l’amour et la croix ! Le repas du
Seigneur en est une démonstration.
2 . L’amour se reçoit d’abord
Ainsi, l’amour n’est pas le fruit d’une disposition humaine naturelle. L’amour n’est
pas une attirance, il n’est pas un sentiment ; et même s’il se traduit aussi en actes, il ne se
réduit pas à des actes7. Je pourrais distribuer tous mes biens pour la nourriture des
pauvres sans amour, écrit Paul (1 Co 13.3). Dans cette lettre, Paul parle de l’amour comme
d’une voie par excellence8 (1 Co 13.1), à la suite du chapitre sur les dons spirituels.
Premièrement, l’amour se reçoit, comme une grâce, totalement imméritée. Cette
réception a un double effet : elle brise, puis elle enrichit. Les deux. C’est ce qui fait le
chrétien. Nous le vivons quand nous prenons le repas du Seigneur. Dans un deuxième
temps, l’amour donne et se donne. L’amour n’est pas une prouesse. Pour le recevoir, il
faut douter d’y parvenir par soi-même. L’amour est la première manifestation du fruit de
l’Esprit (Ga 5.22), c’est-à-dire de la vie même de Dieu !
L’amour est donc un don de soi, de nature sacrificielle. Dieu a tellement aimé le
monde qu’il a donné son Fils (Jn 3.16). Nous avons connu l’amour en ce qu’il a donné sa
vie pour nous. Nous aussi nous devons donner notre vie pour les frères (1 Jn 3.16). Il n’y
a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis (Jn 15.13).
Cet amour, nous le devons premièrement à Dieu. C’est le premier commandement.
C’est la priorité absolue. Ensuite nous le devons à nos frères et soeurs dans la foi, à
cause du lien qui existe entre chacun d’eux et la personne de Jésus-Christ (Jn 13.1, 34-35 ;
1 Jn 4.19-5.2). S’il en est ainsi, alors cet amour débordera vers ceux que Dieu envoie.
3. L’homme garant de l’amour ?
Y a-t-il une différence entre les hommes et les femmes par rapport à l’amour. La réponse
est non et oui. En ce qui concerne le salut, il n’y a pas de différence, pas plus qu’entre les
riche et les pauvres, les Juifs et les Grecs, les maîtres et les serviteurs. Encore une fois,
le repas du Seigneur dit cela très clairement. C’est le même amour, porté par le même
Esprit, dans la même foi et avec la même espérance. Dans le commandement : Aimezvous
les uns les autres, il n’y a pas de différence entre les hommes et les femmes.
6 Quand Jésus dit à ses disciples : Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres (Jn 13.34), il ne dit
pas de l’imiter, ce serait de la morale. Il dit : De l’amour dont je vous ai aimés, aimez-vous maintenant les uns les autres.
L’amour dont nous devons nous aimer en tant que chrétiens, c’est l’amour même de Jésus pour nous (qui est d’abord
l’amour du Père pour Jésus). L’amour est authentiquement une expérience chrétienne.
7 Voir l’annexe 3. Pas en paroles seulement.
8 Le mot grec (uperbolê) a donné le mot hyperbole. La TOB traduit : Une voie infiniment supérieure.
Par contre, l’image du berger dans la Bible est toujours au masculin9. Si cela nous parle
de l’autorité, cela nous parle aussi de l’amour : Le bon berger donne sa vie pour ses
brebis (Jn 10.12)10.
Paul enseigne que la femme représente l’Eglise (hommes et femmes!) qui est aimée et
que l’homme représente Christ qui aime et donne sa vie. Ainsi, dans le couple,
l’homme est bel et bien garant de l’amour, comme Christ l’est dans l’ordre du salut : Il
nous a aimés le premier (1 Jn 4.19). C’est ainsi que les maris doivent aimer leur femme,
écrit Paul (Ep 5.28)11. Les femmes ne doivent-elles pas aimer leur mari ? La réponse est
oui (Ti 2.4), mais on comprend que c’est en retour de l’amour qu’elles reçoivent de lui,
normalement (cf. Ep 5.28), de même que l’Eglise aime son Seigneur pour avoir été aimée
premièrement12. Ce n’est pas parce que beaucoup d’hommes oublient cette vocation que
le principe cesse d’exister13.
Quand Paul écrit que le mari rende à la femme ce qu’il lui doit (1 Co 7.3), on doit penser à
l’amour qui se donne, jusqu’à la mort si nécessaire (Ep 5.25). Quand il écrit que la
femme agisse de même envers son mari, on doit penser à la soumission et au respect
(Ep 5.22, 33 ; 1 Pi 3.5)14.
Le couple ici est porteur d’une signification qui dépasse le cadre du couple, puisqu’il est
aussi question de Christ et de l’Eglise et, en un sens, de l’humanité et de Dieu15. Quand
Naomi dit à ses belles-filles : Peut-être Dieu vous donnera-t-il de trouver du repos dans
la maison d’un mari (Ruth 1.9), il est encore question du couple mais, au delà, du repos
auquel tout être humain aspire et que Dieu seul peut donner. Il est de la vocation des
hommes d’être porteurs de ce repos, notamment pour les femmes, de la part de Dieu.
Les femmes ne peuvent-elles pas l’apporter aussi ? Bien-sûr que oui, et heureusement
qu’elles le font. Mais les hommes en premier. C’est le mandat qu’ils ont reçu de Dieu.
9 Une seule occurrence au féminin, dans la Bible, s’agissant de Rachel (Gn 29.9).
10 Les sacrificateurs étaient tous des hommes dans l’Ancienne alliance, et les animaux sacrifiés étaient tous mâles.
11 Dans ce sens, Pierre commande aux maris d’user d’attention envers leurs épouses afin qu’il n’y ait pas d’obstacle aux
prières (1 Pi 3.7). Cela ressemble à la responsabilité qu’avaient les sacrificateurs en Israël.
12 La réciprocité est visible en cela que l’homme et la femme sont appelés l’un et l’autre à donner leur vie : l’homme dans le
registre du sacrifice, la femme dans le registre de la soumission. Mais là encore, il y a une différence.
13 On se souvient du livre de Ingrid Trobisch (Telos, 1976) : La joie d’être femme et le rôle de l’homme.
14 Voir le livre de E. Eggerichs : L’Amour et le Respect : l’amour auquel elle soupire tant, le respect dont il a
désespérément besoin (MMI, 2013). Il faut noter que ces commandements sont inconditionnels. Il n’est pas dit : si elle
est gentille, ou : s’il est sympa. Il n’est même pas dit : s’il (elle) est chrétien(ne). C’est dans ce même registre que Paul
écrit qu’il ne permet pas à la femme de prendre autorité sur l’homme (1 Tm 2.12). C’est comme si l’Eglise prenait
autorité sur Jésus-Christ.
15 Cela touche, par exemple, la relation avec les enfants. La Bible associe souvent le père et la mère (Honore ton père et
ta mère, etc.), mais elle fait du père le garant de l’éducation . Celui qui ne châtie pas son fils ne l’aime pas, mais celui
qui l’aime le corrigera de bonne heure (Pr 13.24). Nos pères nous corrigeaient pour un temps (Hé 12.10). C’est ce que
Dieu fait avec nous, et c’est une preuve de son amourD’instinct, la mère a un attachement plus grand pour ses enfants.
C’est une même chair, comme dit Paul (1 Th 2.7-8). Mais est-ce là la maturité de l’amour ? Sans doute pas. S’il est trop
fort, cet amour-là va étouffer l’enfant et générer des troubles. Le rôle du père est moins aisé à mettre en place, pour 3
raisons au moins : d’abord il n’a pas ce rapport immédiat qui lie l’enfant à sa mère ; ensuite il renvoie à l’autorité de Dieu,
à la verticalité, à la notion de devoir ; enfin, il doit peu à peu dissocier l’enfant de sa mère et viser sa maturité. Il y aurait
beaucoup à dire sur ce qu’on appelle l’éducation positive, sur le sentiment d’impunité, etc.
Annexes
1. Amour et communion
Ce qu’on peut dire, c’est que Dieu n’est pas seul ! C’est un Dieu d’amour et de communion. Quand
nous lisons (traduction Segond) l’expression : L’Eternel des armées, cela n’évoque pas des soldats, mais
la multitude des êtres célestes qui sont auprès de Dieu, qui le servent et l’adorent.
La prière de Jésus en Jean 17 va plus loin en évoquant une communion en Dieu, entre le Père, le Fils
et l’Esprit Saint. Puis, parlant de ceux qui croiraient en lui, Jésus dit : Qu’ils soient un comme toi, père,
tu es en moi, et comme je suis en toi (17.20-21).
C’est plus que ‘être avec’ ou ‘auprès de’. C’est plus que le fameux “vivre ensemble” qui relève plutôt de
la citoyenneté ou du social. Là, il s’agit d’une communion. En réalité, il y a trois niveaux de
communion : en Dieu même, entre Dieu et nous, et entre nous, comme disciples de Jésus. L’agent de
cette communion, c’est le Saint-Esprit.
Jean écrit : Notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. Nous vous annonçons ces
choses pour que vous soyez en communion avec nous, et pour que votre joie soit parfaite (1 Jn 1.3-4).
Nous pourrions presque nous arrêter là et dire que la question est réglée ! Ce n’est pas si simple, mais il
me semblait important de commencer comme nous l’avons fait, c’est-à-dire en commençant par Dieu.
Si l’homme est créé à l’image d’un Dieu de communion, il n’est pas étonnant que la solitude soit
souvent mal vécue. Déçus pour avoir trop attendu, beaucoup deviennent fatalistes, ou se contentent de
pis-aller : les apéritifs, les fêtes, le réseau associatif, l’humanitaire, etc. C’est bien, mais en tant que
chrétiens nous devons aller plus loin. Non pas faire plus, mais aller plus loin ; ou puiser plus profond,
plutôt.
________________
2. Pas d’amour en dehors de la foi ?
Il y a bien sûr, par la grâce de Dieu, des dispositions positives qui demeurent : la fidélité, la patience, la
bienveillance, le dévouement… ; et même ceux qui ne connaissent pas Dieu peuvent accomplir de
bonne choses. Méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, dit
Jésus (Mt 7.11. Cf. le juge inique en Mt 18.4-5).
Cependant, l’amour ne se réduit pas à des qualités ou à des prouesses. Si l’amour implique d’accomplir
des actes justes et bons, accomplir des actes justes et bons ne signifie pas qu’il y ait de l’amour (De la
même manière que si un chrétien lit la Bible et prie, lire la Bible et prier ne fait pas un chrétien). Paul le
dit de manière frappante : quelqu’un pourrait distribuer tous ses biens pour la nourriture des pauvres,
et même livrer sa vie pour être brûlé… sans amour (1 Co 13.3). Cela nous contraint à chercher la source
plus haut !
Nous nous contentons souvent de pâles (ou d’éblouissantes) imitations. Le 27 janvier dernier, dans une
émission sur le passage à la retraite, sur France Inter, le docteur Pascal Chaine, neurologue, a parlé de
l’activité professionnelle (mais aussi du bénévolat) comme d’une activité narcissique, c’est-à-dire
centrée sur soi.
Le général de Gaulle a dit : Il n’y a pas d’amitié entre les peuples, il n’y a que des intérêts. Il en est
souvent de même entre les personnes. Je pense aussi à un article sur les biches et les cerfs, qui évoque
la saison des amours… On ne sait plus de quoi on parle, généralement, et cela génère d’amères
déceptions.
3. Pas en paroles seulement
Nous avons connu (découvert, goûté) l’amour en ce qu’il a donné sa vie pour nous : nous aussi (en
conséquence) nous devons donner notre vie pour les frères. Si quelqu’un possède les biens du monde et
que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il
en lui ? Petits enfants, n’aimons pas en paroles seulement, mais en actions et avec vérité (1 Jn 3.16-18).
Il en est de l’amour comme de la paix : il ne suffit pas de dire : Paix ! Paix ! (Jr 6.14). Il y a une sorte de
vie chrétienne qui se contente de belles formules poétiques ou liturgiques16. C’est comme la glace à la
vanille : cela fait du bien sur le moment, mais…
L’apôtre Jacques développe cela : la vraie foi produit nécessairement des oeuvres qui sont appelées des
fruits ! Le premier fruit (de l’Esprit) c’est l’amour (cf. Ga 5.22).
Là aussi, on peut faire semblant… puisque nous lisons qu’il est possible de distribuer tous ses biens
pour la nourriture des pauvres, sans amour… (1 Co 13.3). C’est notre sujet : cela signifie que la solitude
persistera. Ce n’est donc pas économique !
Mais ce n’est pas théorique non plus. Dans la lettre aux Romains (12.12-13), nous lisons : Priez sans
cesse (communion avec Dieu), pourvoyez aux besoins des saints (communion fraternelle). Paul appelle
cela l’assistance destinée aux saints (2 Co 9.1). Il écrit : Non seulement cette assistance pourvoit aux
besoins des saints, mais elle est aussi une source de nombreuses actions de grâce envers Dieu (9.12).
Nous retrouvons les deux communions.
Le mot assistance est très concret. Il signifie apporter ce qui manque. Il peut s’appliquer à un très
grand nombre de situations dans l’église, notamment pour les personnes âgées, les personnes malades,
les personnes seules, les personnes démunies. Il y en a ! Seulement dans l’église ? Dans un premier
temps oui, car les saints , ce sont les chrétiens ! Mais pas seulement le dimanche ! Les maisons sont
sans aucun doute les lieux principaux pour vivre cette assistance. Si nous le vivons correctement, il y
aura nécessairement un témoignage, un débordement sur ceux qui sont au dehors. Si nous voulons
vivre cela d’emblée avec tout le monde, alors nous serons débordés plus que débordants, je le crains17.
Je crois que toute la vie chrétienne, toute la vie de l’Eglise, toute l’action pastorale et diaconale
peuvent se construire en préparation et en prolongement de la cène. Parmi les implications de la
cène, il y a l’assistance destinée aux saints (2 Co 9.1)18. Cela ne concerne-t-il que la nourriture ? Pas du
tout !
______________
16 Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes, écrit Aragon.
17 Il faut rappeler que l’amour véritable est indissociable de la foi et de l’espérance (1 Co 13.13). Comme elles deux,
l’amour est spirituel, tout autre chose que des sentiments seulement.
18 Il ne s’agit pas de vous exposer à la détresse pour soulager les autres, mais de suivre une règle d’ égalité : dans la
circonstance présente votre superflu pourvoira à leurs besoins (2 Co 8.13-14).

 

"Notre espérance détermine notre citoyenneté "

REGRUTO, Serge

Culte du 30 août 2020

à la Chapelle (ERE LE VIGAN)

Prédication Esaïe 11

Pour regarder la vidéo de la prédication:

https://youtu.be/rrl7w1TGfMAa

« Le jugement de Christ nous donne la paix »

REGRUTO, serge

Culte du 23 Août 2020

à la Chapelle (ERE LE VIGAN)

Prédication  Esaïe 9 v 7 à 10 v 4  

Pour regarde le vidéo de la prédication:

https://youtu.be/YK1OrfvKv8A

« La lumière de Christ chasse les ténèbres les plus épaisses »

REGRUTO, Serge

Culte du 9 Août 2020

à la Chapelle (ERE LE VIGAN)

Prédication Esaïe 8 v 23 à 9 v 6  

Pour regarde le vidéo de la prédication :

https://youtu.be/TVoW13f4bsA

"La crainte de Dieu nous délivre de toutes craintes "

REGRUTO, Serge

Culte du 02 août 2020

à la Chapelle (ERE LE VIGAN)

Prédication Esaïe 8 v 9 à 22 La crainte de Dieu

Pour regarder le vidéo de la prédication:

https://youtu.be/STleLVOKQJQ

« La grâce permanente de la fidélité de Dieu à son alliance de vie »

REGRUTO, serge

Culte du 12 juillet 2020

à la Chapelle (ERE LE VIGAN)

Prédication  Esaïe 8

Pour regarde le vidéo de la prédication:

https://youtu.be/B6n1aQelJZQ

« La persévérance du divin vigneron »

REGRUTO, Serge

Culte du 5 juillet 2020

à la Chapelle (ERE LE VIGAN)

Prédication  Esaïe 5

Pour regarde le vidéo de la prédication :

https://youtu.be/fAlb-1F66Wc

"L'épreuve est le terreau de notre croissance"

NICOLAS, Charles

Culte du 28 juin 2020

à la Chapelle (ERE LE VIGAN)

Prédication  2 Th 1.3-10 

Pour regarder le vidéo de la prédication:

https://youtu.be/STleLVOKQJQ

« Dieu veille »

LEJEUNE, Charles

Culte du 21 juin 2020

à la Chapelle (ERE LE VIGAN)

Prédication : Jérémie 1

Pour regarde le vidéo  de la prédication:

https://youtu.be/QyNAIL-lkDw

« La grâce de la persévérance en Christ   »

REGRUTO, Serge

Culte du 14 juin 2020

á la Chapelle de ERE LE VIGAN

Prédication Jean 12 (en vidéo)

Pour regarder le vidéo de la prédication :

https://youtu.be/8mnhrrL3NqM

"La grâce de l'appel"

REGRUTO, Serge

Culte du 7 juin 2020

Esaïe 6 v 8

à la Chapelle (ERE LE VIGAN) en vidéo :

Pour regarder le vidéo de la prédication : 

https://youtu.be/_mlpi1HW-a0

« Le don de l’Esprit de Christ pour une alliance de vie »

REGRUTO, Serge

Culte du 31 mai 2020

à la chapelle ERE LE VIGAN, en vidéo.

Dimanche de Pentecôte

Prédication Esaïe 44 et Actes 2 

Pour regarder le video de la prédication :

https://youtu.be/S4LYxMD30_8

« Le don gratuit est la loi du royaume de Christ »

REGRUTO, Serge

Culte du 17 mai 2020

à la Chapelle (ERE LE VIGAN) en vidéo 

Prédication Esaïe 53 v 12 le 17 mai 2020 ERE VIGAN 

Pour regarder le video de la prédication 

https://youtu.be/aDYs7C6O5VY

« Connaitre Dieu, la meilleure alliance »et « Connaitre Dieu, notre plus cher désir et notre gloire »

REGRUTE, Serge

Date: 10 mai, 2020

Text Biblique: Esaïe 53 v 11b et Esaïe 11

Lectures bibliques vidéo: https://youtu.be/SQdAaso2Hrs

Lectures bibliques en pdf: 1 ère partie et 2 ème partie

La prédication vidéo 1ère partie: https://youtu.be/hKjjCtUWf4k

« Connaitre Dieu, notre plus cher désir et notre gloire »

La prédication vidéo 2ème partie implications pratiques: https://youtu.be/PmTafQenUlU

«Dieu fait alliance avec nous pour être présent au milieu de nous. »

REGRUTO, Serge

Date : 3 Mai, 2020

Texte Biblique : Lecture d’Esaïe 7 v 1 à 14 ; Esaïe 11 v 1 à 10 ; 53 v 10 à 12. Lire Esaïe 60 v 19 à 61 v 3 ; lire Matthieu 18 v 19 à 20 et Matthieu 28 v 16 à 20

Pour lire le texte biblique en pdf : LECTURES BIBLIQUES 03.05.2020 soulignées Es 7

Pour lire la prédication en pdf : predication 3 mai 2020

Pou regarde le video de la prédication : https://youtu.be/d9CTSRsG4gM

«Jésus, le grand serviteur de l’agricole spirituelle envoie des ouvriers à sa suite pour que nos maisons soient des jardins»

«Pour que nos maisons soient des jardins à la gloire de Dieu»

REGRUTO, Serge

Date : 19 Avril, 2020

Texte Biblique : Esaï 53,11a

Pour lire en pdf:  20200419 PREDICATION Es 53 v 1 et Es 55

Pour regarder le video de la lecture Biblique:https://youtu.be/4X_HiyE2TwQ

Pou regarde le video de la prédication: https://youtu.be/ZJ7s8uOnZIY

« A cause du travail de son âme, il rassasiera ses regards »

REGRUTO, Serge

Date : 12 Avril, 2020

Texte Biblique : Esaï 53,11 et Luc 24 v 1 à 12

Pour lire em pdf: 20200412 Prédication PAQUES 12 AVRIL 2020 Es 53 v 11 SR

Pour regarder le video: https://youtu.be/4oQpE-v1R8A

« Ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples »

REGRUTO, Serge

Date : 5 Avril, 2020

Texte Biblique : Esaï 53 v 7 à 10 et Actes 8 v 26 à 40

Pour lire em pdf: Prédication SR 5 AVRIL 2020 Es 53 v 7 à 10 et Actes 8

Pour regarder le video: https://youtu.be/cpAKlemuH3A

« Jésus nous a sauvé en gardant le silence »

REGRUTO, Serge

Date : 29 Mars, 2020

Texte Biblique : Esaï 53 v 7

Pour lire em pdf: 20200329 

Pour regarder le video: https://www.youtube.com/watch?v=mqPa9M4ZF7k

«Jésus, l’agneau de Dieu est notre Berger, le gardien de nos âmes»

REGRUTO, Serge

Date : 22 Mars, 2020

Texte Biblique : Esaï 53 v 6 et 1Pierre 2

Pour lire em pdf:20200322 PREDICATION Es 53 v 6

Pour regarder le video: https://youtu.be/bxMoPB6zR0g

La foi d’Eve ou Les débuts de la croissance

NICOLAS, Charles

Date : 15 Mars, 2020

Texte Biblique : Genèse 4 v 1 – 2

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« Jésus nous relève pour renouveler notre vocation »

REGRUTO, Serge Date : 16 Juin 2019 Texte Biblique : Actes 3, 1 à 8. Cliquez sur la photo pour lire la prédication en PDF

à propos de nous

Notre but : Connaître et faire connaître Jésus-Christ

Notre carburant : La bonne nouvelle de l’amour de Dieu

Notre projet : Etre des disciples de Jésus-Christ qui en forment d’autres

Notre désir : Etre une bénédiction pour tous !

Que Dieu vous bénisse et vous visite tout à nouveau !

Notre mission

L’église réformée évangélique du Vigan s’engage à proclamer l’évangile, la Parole de Dieu, de façon fidèle aux Saintes Ecritures. Elle s’engage à mettre tous ses moyens au service de cette Parole afin qu’elle soit annoncée chaque semaine de façon claire, précise et réelle. Elle s’engage à pratiquer le baptême et la sainte cène conformément à l’enseignement et la discipline de l’UNEPREF (enseignement et discipline fondés sur la Bible). 

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